Rapports de l'AG d'AIMA du 1er février 2014
AIMA : Assemblée Générale du 1er Février 2014
RAPPORT MORAL
Douze ans. AIMA a douze ans. Est-ce cet âge, correspondant à la période de la préadolescence, qui a fait qu'AIMA a connu, en 2013, un fort développement ? Développement sous-tendu par une « professionnalisation » de nos activités. Constatons ensemble :
- « Le Coin du Trocoeur », même s'il a connu un recul du nombre de ses adhérents et de sa fréquentation (de l'ordre de 20%), garde le même niveau d'exigence sur la qualité des objets proposés et Martine, notre salariée en CDI, a vu son temps « professionnel » augmenté. Cette bourse d'échanges continue à susciter un intérêt certain, puisqu'il répond directement à des besoins sociaux. La crise, amenant sans doute des personnes à faire durer plus longtemps leurs vêtements, explique sans doute le moindre engouement suscité – près de 500 adhérents malgré tout et, en moyenne, près de 30 visiteurs par jour d'ouverture ! « Le Coin du Trocoeur », « Le Troc du Coeur » comme beaucoup disent, reste une valeur sûre de notre association !
- « Le Jardin du Trocoeur » a été conventionné par le Syndicat Mixte BiltaGarbi pour réaliser, dans l'année, douze ateliers de formation, ouverts à tout public, sur « Le Jardinage au Naturel ». Un responsable bénévole encadre les deux salariées, et cela fonctionne maintenant sans la moindre anicroche. En Octobre, le Conseil d'Administration a décidé la pérennisation du poste de Valérie à l'issue de son CAE, pas supplémentaire vers la « professionnalisation » de cet espace.
- « Le Hangar du Trocoeur » finit d'être aménagé pour une ouverture imminente. Ce bien immobilier, très fonctionnel et proche de ce qu'on pouvait rêver de mieux, a été acheté par des particuliers (le couple Dumaz : vous connaissez ?) et mis à la disposition gracieuse de l'association par un bail de neuf ans. Si AIMA a toujours bénéficié de prêts gratuits de locaux, ce qui lui permettait de consacrer l'ensemble de ses ressources à son objet social, c'est la première fois qu'AIMA se voit offrir stabilité et vision à long terme pour mener ses activités, … et en envisager de nouvelles, toujours en s'affranchissant de dépenses d'investissement. Le « Hangar », officiellement non encore ouvert, est petit à petit aménagé et peut déjà compter sur Jérôme, salarié en CAE, embauché en fin d'année.
- Les camions humanitaires enfin, toujours vers la Lettonie . Huit ont été envoyés cette année (nombre record !) selon des modalités plutôt nouvelles, et maintenant bien établies : le réseau et des opportunités nous permettent de charger les camions surtout avec du matériel déclassé par des hôpitaux ou d'autres collectivités. Leur qualité fait que des partenaires lettons, publics ou privés, paient l'intégralité des coûts d'acheminement, et ce directement aux transporteurs.
La « professionnalisation », en sus des progressions enregistrées sur chacun de nos quatre domaines d'activités, s'est manifestée aussi par l 'audience obtenue et les messages de reconnaissance délivrés par de plus en plus d'interlocuteurs.
AIMA devient un partenaire presque « naturel » pour nombre de structures et d'institutions.
Au niveau local par exemple, avec la présence au Conseil d'Administration du Centre Intercommunal d'Actions Sociales (CIAS) et la participation à plusieurs manifestations du canton.
A un niveau supra-local, avec des contacts poussés concernant de plus en plus de structures qui partagent nos finalités. Au fil du temps et des événements, nous construisons avec elles de saines relations d'aides réciproques.
Enfin, des institutions nous apportent crédibilité … et moyens : après le coup de pouce constant de la Mairie de Bardos, AIMA a reçu deux aides conséquentes en fin d'année. L'une du Conseil Général des Pyrénées-Atlantiques ; l'autre du Fonds Social Européen, via une mesure particulière.
Enfin, AIMA a été conventionnée par VALDELIA, l'éco-organisme mis en place récemment pour gérer le réemploi ou la réutilisation des mobiliers déclassés de collectivités. L'ouverture sur l'international et la rigueur de notre démarche pour le réemploi de matériel, a séduit VALDELIA et a fait qu'AIMA soit la première association indépendante de grands réseaux à être conventionnée. Cet accord symbolise ce qu'est AIMA, dont un slogan pourrait être : « gaspiller moins pour aider plus ».
« Professionnalisation », disais-je, par des réflexions sur notre positionnement et notre organisation – la formalisation de notre projet associatif est en cours d'achèvement - , divers conventionnements, des recours à des financements et à des consultants extérieurs (par le biais du dispositif DLA). Dès lors, sommes-nous encore ce que nous étions, sans nous dédire, sans renoncer à nos valeurs, sans avoir à « manger notre chapeau » ?
Pour le regard extérieur, mal nous en a pris de croire aux apports d'une consultante ! S'en est suivie une phase de turbulences, dont nous avons réussi à sortir en confortant les liens qui unissent la plupart d'entre nous.
Pour l'anti-gaspi, gardons à l'esprit que notre positionnement est en contradiction avec notre modèle de société basé sur l'obsolescence des produits et sur le gaspillage des ressources naturelles. Notre orientation de valoriser des objets déclassés, soit pour des populations socialement défavorisées, soit vers des pays en demande, se heurtera peut-être à des intérêts économiques. Est-on prêt à ces éventuels combats ?
Pour la solidarité, celle-ci est d'ordinaire délivrée selon des critères complexes pour minorer les risques d'abus ou de malversations. Or, quand la société définit les règles, déjà, elles sont loin de faire l'unanimité. Alors, à notre niveau, ne laissons pas libre cours à nos appréciations forcément subjectives, à nos sentiments négatifs, voire à nos ressentiments. A l'inverse, sommes-nous prêts à tolérer certains écarts et à accepter de donner la prédominance aux responsabilités individuelles ? Finalement, de laisser parler la confiance, ciment élémentaire de toute construction collective ?
Pour la convivialité enfin, elle a été parfois malmenée par la recherche de l'efficacité. Ne devons-nous pas nous interroger constamment sur le point d'équilibre entre cette obligation et cette nécessité ?
Autant de questions délicates... Mais ne cherchons pas forcément à y répondre, tant il est sûr que « la réponse est la mort de la question »...
D'autant plus que d'autres challenges sont à relever. Car AIMA reste fragile. Trois préoccupations au moins doivent nous habiter et ouvrent des perspectives de travail pour l'année en cours.
1) Nous sommes tous unanimes : nos salariés nous donnent de grandes satisfactions tant ils font leur les objectifs et les finalités de l'association. Comment leur proposer des contrats moins précaires sans menacer l'équilibre financier de notre association ? Et, les subventions obtenues fin 2013, de par leur nature, ne pouvant être reconduites, comment s'assurer, pour supporter des charges salariales croissantes, des contributions publiques que nous croyons mériter ?
2) La plupart de nos actions reposent sur la forte implication de bénévoles. Que seraient-elles sans les accueillant(e)s du « Coin et du Hangar du Trocoeur », sans un jardinier passionné, sans des amis lettons pour charger les camions ? Sans les coups de main, aussi fréquents qu'essentiels, apportés par les uns ou les autres ? Comment donc élargir notre réseau de bénévoles pour répondre aux besoins croissants de l'association ?
3) La mise à disposition du hangar n'a pas tout résolu : fin 2014, si les projets de la commune de Bardos et de la Communauté de Communes de Bidache se confirment, « Le Coin et le Jardin du Trocoeur » devront les prendre en compte pour repenser leur fonctionnement. Quels seront-t-ils et sur quelles bases reposeront-t-ils ?
Des questions, encore des questions...
Pour traiter celles qui deviendront cruciales, nous devons avoir la certitude du bien-fondé de nos actions, puisqu'elles reposent sur des valeurs universelles, propres au genre humain depuis la nuit des temps (même s'il arrive que certains les piétinent).
Et penser à leurs effets sur des milliers de personnes dont le quotidien est un peu amélioré.
Puisse notre enthousiasme ne jamais s'affaiblir.
Puissent les liens qui nous unissent ne jamais se distendre.
Et puisse-t-on, dans l'immédiat, continuer à passer un bon moment ensemble, dans le partage et l'amitié.
Je vous remercie.
Sigrid DUMAZ, présidente
AIMA : ASSEMBLEE GENERALE : Came, 1er Février 2014
RAPPORT D'ACTIVITES 2013
Le rapport moral, du fait des évolutions et du développement qu'a connu AIMA en 2013, évoque nombre de points qui auraient pu figurer dans le rapport d'activités. J'essaierai donc d'être synthétique et de ne pas reprendre ce que Sigrid a déjà pu énoncer. Je ne reviendrai donc pas sur l'accord passé avec VALDELIA : conclu fin 2013, il s'est concrétisé par la signature d'une convention et une rencontre avec VALDELIA début janvier, au Conseil Général et sur les différents sites d'activité d'AIMA. Alors, parlons du reste :
1. Activités locales
1.1 Le Coin du Trocoeur
483 personnes ont adhéré à la bourse d'échanges en 2013, 28 Trocoeurs en moyenne, souvent accompagnés de leurs enfants, de parents ou d’amis, l’ont fréquenté chacun des 190 jours d‘ouverture. On peut, encore cette année, estimer à plus de 50000 le nombre d‘objets échangés.
Effet de la crise, probablement : le taux de retrait est en augmentation, et se rapproche des 100 %. D'où, pour garantir la qualité du stock disponible, l'importance des dons, de particuliers et d'associations. Merci à l'Entraide Paroissiale d'Anglet, au Secours Catholique de Bayonne, aux antennes Croix-Rouge de Saint-Jean-Pied-de-Port, de Peyrehorade, d'Andernos, aux agents municipaux qui s'occupent des déchetteries de Came et de Bardos, et j'en oublie sans doute. Et merci à tous les anonymes qui, par leurs dons, se refusent à jeter.
Nous avons organisé six braderies, réparties dans l’année. Elles attirent toujours autant de monde, malgré une météo souvent chagrine, et les prix pratiqués permettent d'enchanter les visiteurs.
1.2 Le Jardin du Trocoeur
Lors de la précédente Assemblée Générale, nous avions défini les nouvelles orientations du Jardin. Celles-ci se sont maintenant convenablement installées. Elles se traduisent :
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Par une organisation efficiente : Jean-Pierre, référent technique, a assuré en 2013 la responsabilité de cet espace, … avec deux salariées : Valérie, « titularisée » au 1er Février 2014, à l'issue de deux années de CAE, et Emma, embauchée en CAE au printemps 2013.
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Par des activités qui s'affirment et se développent :
* Avec l'accueil des quatre institutions sociales « historiques », sachant que deux groupes du foyer P.E.P. d’Urt viennent maintenant chaque semaine et que les animations pour les résidents de la maison de retraite « Albodi » se font dans leurs murs. Sachant aussi que , si le GEM d'Hasparren continue à fréquenter assidûment le Jardin, les jeunes de l'ITEP s'éclatent davantage à nous rendre service en charriant des meubles.
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* Avec l'entretien d’un jardin de démonstration (jardinage au naturel et compostage raisonné), inauguré en tant que tel, en présence d'élus locaux et de passionnés, au printemps. S'en sont suivis onze ateliers de formation grand public « Jardinons au naturel », effectués dans le cadre de la convention avec le syndicat mixte BiltaGarbi). 10 à 15 personnes ont régulièrement participé à ces riches moments de formation.
* Avec des ateliers et des animations ponctuels pour des enfants (écoles de Bardos et de Labastide-Villefranche) et le CPIE du Pays-Basqe, prémices à la valorisation de notre petit écrin.
1.3 L’extension de notre dimension sociale
De plus en plus, les services sociaux du coin et des institutions sociales ou médico-sociales nous sollicitent directement pour l’équipement de personnes ou de familles en difficulté. Ainsi, le matériel donné ou récupéré satisfait directement des besoins sociaux locaux et AIMA est maintenant bien repérée pour pouvoir y répondre.
D'autre part, par les dons consentis par un grossiste de Peyrehorade, nous pouvons souvent offrir un peu de nourriture aux Trocoeurs ou au service de distribution alimentaire, installé depuis le printemps 2013 aussi à Eyhartzia.
Enfin, il nous est régulièrement demandé d'aider à déménager des logements que doivent libérer, pour une raison ou une autre, des personnes sous tutelle. La Sauvegarde du Pays-Basque nous a bien identifiés comme pouvant apporter ce service... et ne se prive pas de nous solliciter ou d'inciter des famille d'usagers à le faire.
Le Hangar du Trocoeur
Notre fonction sociale s'affirme encore davantage avec la mise en place de ce service, qui offre des objets d'occasion, surtout du mobilier, à petits prix.
AIMA bénéficie gratuitement de ce Hangar depuis août 2014. Beaucoup de bénévoles sont venus aider à tout nettoyer, ranger. Il a fallu faire des travaux de parking, d'assainissement car nous avons subi deux inondations, de plomberie. Merci aux professionnels qui sont venus travailler bénévolement, merci aux propriétaires qui ont financer ces travaux. Ce local est toujours en cours d'aménagement. Construire un escalier et une rambarde pour rendre la mezzanine accessible et utile reste un souci et notre priorité. Mais déjà, avant l'ouverture officielle prévue au printemps 2014, des dizaines de personnes ont pu y trouver ce qui leur était nécessaire. Jérôme, embauché en CAE au 1er Décembre, épaule les bénévoles.
Le rapport moral vous a parlé des moyens humains supplémentaires qui aideront son développement grâce à un financement de l'Europe.
Ce lieu a aussi servi de support à des adolescents en recherche de projets, sous l'égide de la Sauvegarde du Pays-Basque.
Le Hangar du Trocoeur a attiré une bonne dizaine de nouveaux bénévoles, ce qui apporte du sang neuf à AIMA. Merci à tous pour cette belle aventure qui commence à CAME.
2 Actions internationales
2.1 Camions humanitaires pour la Lettonie
Le record de 2012 (6 camions) a encore été dépassé en 2013 : huit camions de 96m3 ont été envoyés. Comme il a été dit dans le rapport moral, la qualité des objets récupérés, surtout auprès de structures médicales (CHU Pellegrin et St André de Bordeaux, le Centre de soins Primerose à Hossegor...), a fait que nos partenaires lettons ont augmenté sensiblement leur participation aux frais de transport, prenant même presque totalement à leur charge les quatre derniers envois, ce qui démontre l'intérêt qu'ils y voient.
De nouveaux partenariats aussi en France, avec une association de Gap – l'ARASFEC –, ville d'où est parti un chargement de matériel médical, le Centre d'Accueil des Demandeurs d'Asile de Bordeaux, et le Conseil Régional d'Aquitaine (vidage de l'internat Louis de Foix de Bayonne) ont contribué à cette réussite.
Enfin, saluons encore une fois l'aide apportée par nos amis lettons installés en France, toujours volontaires pour charrier des tonnes de matériel utile à leur pays.
22. Relations avec les partenaires lettons
Cinq administrateurs, en deux voyages (août et septembre 2013) ont pu aller visiter nos partenaires habituels et en découvrir de nouveaux. Des informations essentielles ont été recueillies. Elles permettent d'adapter mieux encore la nature de nos envois. Des contacts avec de nouveaux partenaires ont été établis, dont des structures publiques. Le nombre de résidents qu'elles accueillent et leur niveau d'équipement nous permettent d'avoir un meilleur aperçu des besoins encore à satisfaire. Des témoignages, consultables par tous sur le blog et sur le site d’AIMA, sont révélateurs de l'utilité de notre action. Une soirée diaporama / débat a été organisée début novembre dans la salle de cinéma de Bardos en présence de Mr le Maire.
3. Les animations
. Le vide-greniers, en septembre, organisé sur le site adapté de St Pé de Leren, a réuni presque autant d'exposants (un peu plus de quarante) et de visiteurs que les années précédentes. L'aspect financier n'est pas déterminant, le bénéfice étant fort modeste. Mais, grâce à tous les bénévoles et à la qualité de l’accueil et des services, tout le monde passe une belle journée.
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Le couscous traditionnel de l'automne n'a pu se tenir cette année mais aura lieu le 1er mars 2014.
La participation à bien d'autres manifestations, sur le canton, mais aussi sur la Côte et dans les Landes, a fait que rares étaient les temps où les uns ou les autres n'avions pas quelque chose de programmé. Un endroit où présenter AIMA, ses actions, ses valeurs. Un moment chaque fois, riche en rencontres de toutes sortes... Xarnegu Eguna, Forum des associations, Caravane de Rio, Zone de gratuité, Ethiopiques, Alternatiba, La Semaine du Développement Durable, Les Incroyables Comestibles, Trocs de plantes, Fête du printemps, Forum des associations, Forum de l' EES, Marchés de Noël, etc...
Voilà donc une année de travail, menée par des dizaines de personnes pour des milliers de bénéficiaires, résumée en quelques minutes. Forcément, nous avons condensé, raccourci, oublié des tas de choses… Et nous n’avons pas pu retranscrire ici les sentiments et les émotions.
Pour les détails et précisions, je vous renvoie à nos deux médias permanents :
Le blog d’AIMA : http://aima.over-blog.com
Le site d’AIMA : (65000 visiteurs fin 2013) www.aima-letrocoeur.org
Jeanine MINVIELLE, secrétaire