ASSEMBLEE GENERALE, Came, le 25 Mars 2012
Assemblée Générale du 25 Mars 2012
RAPPORT MORAL
Le 2 Avril, il y aura dix ans jour pour jour qu'AIMA prenait son envol.
Que de chemin parcouru pendant cette décennie !
Il serait long et fastidieux d'en faire le récit. Parlons simplement de l'année écoulée, puisque tel est l'objet de ce rapport. Année 2011 donc, marquée par une forte CROISSANCE de nos actions, tous azimuts.
Sans déflorer le rapport d'activités, juste quelques données :
- 5 camions envoyés en Lettonie,
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650 adhérents au "Coin du Trocoeur" ,
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des usagers de quatre institutions sociales régulièrement accueillis,
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le mobilier de plus de 200 appartements récupérés,
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un investissement considérable de dizaines de bénévoles, avec une floraison de nouvelles têtes ... de nouveaux bras, devrait-on dire.
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l'embauche de Martine PERE, première salariée d'AIMA en CDI,
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un partenariat toujours aussi fort avec plusieurs associations. Entre autres, la communauté Emmaüs de Tarnos, l'antenne Croix-Rouge de Saint-Jean-Pied-de-Port, l'Entraide Paroissiale d'Anglet, le Secours Catholique de Bayonne, le Relais 64 de Pau … et j'en passe : désolé pour ceux que je n'ai pas cités et qui se reconnaitront.
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Mais cette croissance s'est accompagnée de FRAGILITES. Autant de signaux d'alerte pour nous rappeler que rien n'est jamais acquis. Que l'humilité, garante de nouvelles progressions, doit nous habiter. Trois domaines de fragilités, donc.
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Fragilité économique, d'abord. Qui s'en étonnera, dans le contexte actuel ? Même si nous avons pu compter sur le fidèle soutien de la Mairie de Bardos, un premier geste concret du Conseil Général des Pyrénées-Atlantiques et d'un intérêt de la Fondation pour la Nature et pour l'homme, dite Fondation Nicolas Hulot, nous avons pu constater par ailleurs le désengagement de l'Etat, la complexité et le caractère aléatoire des demandes de subvention et la difficulté de faire partager des préoccupations sociales à des agents économiques.
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Fragilité politique, ensuite. Hormis les appuis, essentiels, apportés par nos élus locaux, Messieurs les Maires de Came et de Bardos, Monsieur le Conseiller Général et Sénateur Lasserre, une innovation sociale, comme "Le Coin du Trocoeur" trouve, en fin de compte, encore peu d'échos auprès des élus.
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Fragilité des relations humaines, enfin. Car quand un grand nombre d'individus choisissent de s'associer dans un collectif, des personnalités, des histoires de vie, des caractères différents se croisent, parfois se choquent, se rencontrent, parfois s'affrontent.
Nous avons dû certaines fois, pour surmonter des moments difficiles ou des tensions, rappeler les intérêts de l'oeuvre commune et les valeurs fondamentales qui nous réunissent. Déclinons-les de nouveau pour mesurer leur mise en application.
LA CONVIVIALITE était bien souvent au rendez-vous. Substrat de nouvelles et riches relations,
elle permet de donner, à de nouveaux bénévoles, l'envie de nous rejoindre. Elle permet d'offrir, à des "fragilisés" par la Société, à des "cassés" par la Vie, des temps de répit et de sérénité.
Elle permet à nous tous de connaître des moments de plaisir, de bonheur parfois. Protégeons-là comme une fleur précieuse, même s'il arrive que la suractivité, l'énervement, la pression des
évènements, la mettent à mal.
Ne la sacrifions jamais à l'efficacité, car sans l'ambiance créée "au cul des camions", ou lors de la soirée couscous, ou encore dans les espaces occupés par AIMA ; sans la qualité des accueils et le souci des Autres ; sans le respect qu'on s'efforce d'ériger en règle d'or ; PEU DE CHOSES POURRAIT SE FAIRE.
L'ANTI-GASPI se retrouve au quotidien. Grâce au concept de l'échange. On peut estimer à 50000 - cinquante mille ! - le nombre d' objets qui ont retrouvé une seconde vie, en changeant de propriétaire, dans le creuset du "Coin du Trocoeur". Et des camionnettes du Relais 64 ont récupéré des tonnes de vêtements en vu de recyclage. Et "Le Jardin du Trocoeur" est positionné comme "Jardin de démonstration" et lieu de formation par Bil ta Garbi pour aider à la diffusion de bonnes pratiques en matière de compostage et de gestion de déchets végétaux.
Quant à LA SOLIDARITE, notre finalité première, il nous semble être arrivé à construire un certain équilibre entre les réponses apportées à des besoins sociaux ici, en France, et à l'autre bout de l'Europe, en Lettonie.
Là, où les politiques sociales sont balbutiantes, des partenaires fiables et fidèles répartissent au mieux, auprès de centaines de familles démunies et d'institutions sociales mal équipées, l'aide humanitaire envoyée.
Ici, la bourse d'échanges et les bas prix pratiqués lors des braderies aident modestement certains à "joindre les deux bouts".
Et demain ?
Demain, pour 2012, je préfère ne pas parler d'objectifs car il n'est pas question d'adopter un langage entrepreneurial. Laissons-nous guider par des opportunités, qu'il nous faudra saisir, comme on a su le faire par le passé.
Pas d'objectifs précis, donc. Juste quelques rêves :
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Que "Le Coin du Trocoeur" continue à satisfaire autant de Trocoeurs. Que ceux-ci se sentent peut-être un peu plus investis dans son fonctionnement et dans celui de l'Association.
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Que "Le Jardin du Trocoeur", positionné clairement sur la conservation de variétés peu banales, la formation et l'hortithérapie, se structure davantage et que son aura garantisse sa pérennité.
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Que d'autres bénévoles nous rejoignent, pour que l'on puisse, ensemble, encore mieux servir nos finalités.
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Que, comme nous l'avons espéré tout au long de l'année écoulée, d'autres territoires s'approprient l'idée de la bourse d'échanges pour se doter à leur tour de "Coin du Trocoeur". Et que, très vite, « Le Coin du Trocoeur » made in AIMA puisse trouver dans les environs une place encore mieux adaptée qu'Eyhartzia, cette bâtisse chargée d'histoire et promise maintenant à un autre avenir.
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Que, en résumé, et comme jusqu'à présent, des milliers de gens, bénéficiaires ou acteurs des actions menées par AIMA, y trouvent quelque chose, matériel ou non. Et s'imprègnent des valeurs humanistes qu'on s'efforce de porter.
Et bien sûr, vous savez comme moi qu'il n'est pas de plus beaux rêves que ceux qui se réalisent ...