REFLEXION SOMMAIRE : A PROPOS DE LA SOLIDARITE

Publié le par Bernard

Comme on l' entend souvent : " Que le temps passe vite". Il me fallut faire défiler des pages et des pages de ce blog pour trouver, le 2 Juin 2011, la dernière réflexion que je vous avais proposée.

En voici donc une autre qui, comme les précédentes, sera plus riche si elle se nourrit de vos apports, par discussions, courriels, ou mieux, commentaires directs sur ce blog, pour que d'autres en bénéficient.    

 

La solidarité, donc.

 

      De tout temps, la Solidarité permettait aux Hommes de faire face aux difficultés et aléas de la Vie, ou de se protéger des pièges de la Nature. Des qualités (force, intelligence, ...) ou des moyens (armes, temps, argent, ...) servaient à aider des plus faibles, des plus démunis. Dans des sociétés essentiellement rurales, où "tout le monde se connaissait", les solidarités de voisinage et/ou familiales - solidarités de proximité, donc - contribuaient à cimenter ces communautés.

 

     Puis, l'exode rural a affaibli ces formes premières. Pour compenser, les Pouvoirs Publics, garants de la cohésion sociale au niveau de la Nation, ont élaboré un vaste systéme dit de "protection sociale". Reposant en grande partie sur des propositions émanant du Conseil National de la Résistance (C.N.R.) à l'issue de la Seconde Guerre Mondiale, il est basé sur la contribution des riches (imposition du capital) et des travailleurs. Les sommes récoltées sont mutualisées, puis distribuées selon des critères complexes mais finement réglementés. Recettes et dépenses du "système" font l'objet de débats récurrents, expression des valeurs et des opinions individuels et du jeu politique. Solidarité par les Pouvoirs Publics, donc. 

 

      L'hégémonie progressive des théories économiques libérales et la poussée concomitante de l'individualisme d'une part, les évolutions des structures familiales (familles éclatées, recomposées, dispersion géographique, ...) de l'autre, font que les deux formes de solidarité "historiques" s'affaiblissent, voire se décomposent.

S'y ajoutent des solidarités "groupales" ou "thématiques" (appellations non contrôlées). Par catégories de population, relevant chacune d'une spécificité bien identifiée : anciens élèves d'une même école, "pays", handicapés, atteints d'une certaine maladie, membres d' une même église, etc. Bien sûr, ces solidarités sont nobles. Parfois même, irremplaçables. Puissent Le Ciel et des Hommes les  faire exister partout et longtemps. Deux nuances malgré tout pour leur poser des limites :

-  Elles peuvent stigmatiser ceux qui en relèvent.

- Elles excluent de fait ceux qui ne peuvent mettre en avant les critéres d'appartenance.

 

       Dès lors, on constate que se développent des formes nouvelles de solidarité. Selon une approche territoriale. Sur un territoire donné, sans critère particulier sinon "être de là", on peut bénéficier d'aide ou de soutien d'habitants du même lieu. Certains sont prêts à offrir temps, énergie ou argent, pour que des personnes qu'ils côtoient au jour le jour aillent mieux (ou moins mal). Ils peuvent voir ainsi directement et concrètement les effets de leurs gestes.

Les Communautés Emmaüs,"Les Restos du Coeur", par exemple, et, à une bien moindre échelle, le "Coin et le Jardin du Trocoeur" émargent à cette catégorie des "solidarités territoriales". Sans qu'elles se substituent aux trois autres formes de solidarité, elles s'affichent comme  compléments particulièrement utiles par les temps qui courent. Avec la marque d'une idéologie particulière : liberté totale est laissée au donneur (auquel ne s'impose aucune obligation) et confiance absolue est faite au bénéficiaire (qui n'a pas besoin de justifier de critères).

 

     Survivront-elles aux dérives inhérentes qui accompagnent ces principes de liberté et de confiance  ?

 

Petites précisions (en guise de Post Scriptum). 

 

- Liberté, car ce type de solidarité ne fonctionne que par la  grâce de bénévoles, libres de se désengager à tout moment. A chacun de veiller au maintien de leur motivation..

.

- Confiance, car sans cadre réglementaire particulier, sans le regard, éventuellement culpabilisant de familiers, si d'aucuns osent  profiter abusivement de ces espaces de solidarité, il peut fort bien se déliter...

 

Autant dès lors considérer d'emblée la grande fragilité de ces solidarités territoriales ... 

Publié dans Qui sommes-nous

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