Discours de AIMA lors de l'inauguration du HANGAR PRO, recyclerie de mobilier professionnel

Madame la Députée, Monsieur le Sénateur, Mesdames et Messieurs les Présidents, Messieurs les Maires, Mesdames et Messieurs, chers Amis,

Pour commencer, je vous adresse, du fond du coeur, un grand merci à vous toutes et tous d'être ici, pour ce moment fort de notre projet de mise en place d'une plate-forme de réemploi de mobilier professionnel, « Le Hangar Pro du Trocoeur ».

L'idée qui l'a fait naître fut simplement de croiser deux réalités :

- D'abord, il est fréquent que des structures aient à se débarrasser de mobilier non encore obsolètes, pour des raisons d'image, de commodités, de budget à consommer, de modification de normes, que sais-je encore ? Et les particuliers sont souvent peu intéressés par ces objets standards ou peu en phase avec leurs besoins.

- D'un autre côté, des associations, des petites entreprises, de modestes collectivités ont à se procurer du mobilier pour bien ou mieux fonctionner. Victimes de la raréfaction de moyens, elles sont preneuses d'occasions, dans tous les sens du terme. Commençant juste, et alors que nous n'avons guère encore consenti d'efforts significatifs en matière de communication, onze entreprises, dont quatre en création, six associations et trois communes, sont déjà venues s'équiper ici.

Par ce projet, réelle innovation sociale si l'on en croit nos principaux partenaires – le Conseil Départemental des Pyrénées-Atlantiques, le Conseil Régional d'Aquitaine, l'éco-organisme VALDELIA et la fondation RTE -, par ce projet donc, nous ne faisons que relier ces deux réalités. Ceci en cohérence avec la finalité principale d'AIMA : offrir une dimension sociale, voire économique, aux objets en passe d'être jetés.

Nous avons bien conscience de ne pas être sur un modèle économique autonome par lui-même. Positionné principalement sur une fonction de manutention artisanale, sans réparation ni transformation des objets, des subsides publics nous sont indispensables, et nous remercions vivement toutes les institutions qui nous aident. En contrepartie :

- Nous allégeons le volume de déchets… et contribuons à diminuer les coûts de collecte et de traitement.

- Nous permettons à certains acteurs, économiques, associatifs ou autres, de bénéficier d'opportunités certaines.

- Et nous avons choisi de faire le pari que des personnes, en marge du monde de travail, pouvaient, par leur motivation et le partage de nos valeurs, être les « chevilles ouvrières » de cette expérimentation. Jeunes sans qualification, chômeurs longue durée, handicapés, se joignent aux bénévoles pour constituer une équipe hétéroclite, mais au fonctionnement rigoureux – du moins, l'espère-t-on.

Ainsi, nous ferons le maximum pour que « Le Hangar Pro du Trocoeur » apporte sa pierre à l'édification de l'économie circulaire, concept plutôt novateur qui va immanquablement interroger notre mode de production et de répartition des richesses. Certaines des composantes sociétales, comme le travail, la consommation, les relations professionnelles, la fiscalité, vont être profondément modifiées par son affirmation, rendue inéluctable par l'épuisement progressif des ressources naturelles. Mais restons à notre place : notre contribution s'arrêtera à cette petite initiative locale, sur laquelle les décideurs pourront, s'ils le désirent, s'inspirer pour penser la Société de demain.